Welcome to our first issue of the Language Exepress!

L’année dernière, j’ai lu un livre qui m’a beaucoup choqué. Il traitait du massacre des Algériens à Paris de 1961 et le silence dans lequel leurs morts ont été enterrés. Ce livre s’appelle La Seine était rouge, écrit par Leïla Sebbar.

 

Je voulais vous éclairer un peu plus sur cet évènement si souvent oublié dont ce livre traite, et qui, en effet, tient une grande place dans la culture française. Le massacre s'est produit le 17 octobre 1961, pendant la guerre d'Algérie (1954-1962). À l'époque, les tensions montaient à Paris, les nationalistes algériens commettaient des attentats dans la capitale française et tuaient au hasard des policiers. Sous les ordres du préfet de Paris, Maurice Papon, la police nationale française a fouillé les ghettos algériens à la recherche de « terroristes », tuant un certain nombre d'Algériens innocents avant d’attaquer une manifestation pacifique réunissant quelques 30 000 Algériens du Front de Libération Nationale (FLN).

Le gouvernement français a refusé de faire face à la gravité du massacre pendant près de 40 ans mêlant déni et censure de la presse, jusqu’à ce que finalement, en 1998, le gouvernement français reconnaisse la mort de 40 personnes.

​

Le gouvernement peut avoir reconnu ces quelques morts, mais certains rapports en disent autrement ; des témoins ont observé des corps jonchant la zone et flottant dans la Seine, appuyant des estimations de 100 à 300 victimes dont la mort était due à des coups de poing sévères de la part ds forces de l’ordre, ainsi qu'à des noyades massives, alors que les policiers lançaient des manifestants dans la Seine.

 

Le déni du part du gouvernement est une indication de la difficulté qu’avaient les Parisiens d’accepter les Algériens dans leur pays. Ces tensions existent-t-elles toujours ? Actuellement, on peut estimer à 1,5 millions (chiffre donné par la France) ou à 4 millions (chiffre donné par l’Algérie) le nombre des personnes Algériennes ou d’origine algérienne en France. Il est extrêmement difficile de donner des chiffres car des Algériens ont pris la nationalité française, d’autres entrent dans le lot des clandestins, et il y a aussi constamment des arrivées régulières et des départs. Actuellement, il y aurait en France autour de 700 000 personnes de nationalité algérienne. Malgré leur forte présence en France, les Algériens trouvent qu’il est toujours très difficile de vivre en harmonie avec les français ‘de souche’, indubitablement à cause de leur passé fracturé. Un fait très triste mais peut-être avec plus de reconnaissance de cet évènement si affreux, les Français ‘de souche’ comprendront mieux l’importance d’accepter les Algériens qui vivent en France comme les compatriotes qu’ils sont.