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L'ESPOIR PENDANT LE CONFINEMENT

BY BETTINA LATUFF HUALDE

Alors que j’écris cet article, le Royaume-Uni entre dans sa septième semaine de confinement et sa huitième avec des mesures de distanciation sociale. Malgré le fait qu’au début j’ai trouvé cette situation vraiment bizarre et difficile, il est vrai qu’au fil du temps je m’y suis habituée. J’ai une mauvaise réputation auprès de mes amis, à cause de ma vie trépidante, pleine d’activités et de travaux, qui m’empêche souvent de les voir. Lorsque tout a commencé à être supprimé ainsi que le concept d’un horaire, je me suis effectivement sentie perdue et en manque d’inspiration. Lors d’une sortie au supermarché, même l’environnement autour de moi me semblait différent. Les gens étaient obsédés par le besoin de faire des réserves de tout et n’importe quoi, tout en étant méfiants. Les rues de notre petite ville s’étaient tues et, en tant qu’étudiante, les nouvelles illustrant l’irresponsabilité des jeunes me faisaient me sentir soudainement en décalage avec les personnes âgées qui, en réponse à ces nouvelles, jetaient quelques regards suspects sur mes colocataires et moi.

 

Néanmoins, cette époque s’est avérée être une opportunité que, d’une certaine façon, j’avais toujours voulue. Suite aux quelques semaines nécessaires pour me sentir plus à l’aise, j’ai adopté un horaire composé de mes études, du fitness et surtout d’un peu de temps obligatoire pour être au calme. Je me suis souvenue de choses me rendant heureuse comme l’écriture ou la musique, dont j’étais sûre de ne pas pouvoir inclure dans ma vie avant la quarantaine, par manque de temps. Chaque mardi et jeudi, ma hâte de faire du yoga par Zoom me remplit et je n’arrête pas d’essayer de nouvelles recettes pour mes dîners. Au fil du confinement, mes repas les plus marquants furent notamment des pâtes fraîches, des œufs à la bénédictine et des sushis !

 

Bien sûr, la possible inquiétude liée à cette période paraît inéluctable. Cependant, pourrait-elle être un coup de semonce pour l’humanité, nous rappelant qu’il faut ralentir et passer plus de temps à faire les choses que nous ne valorisons pas assez, surtout en ce qui concerne notre créativité ? On parle toujours de notre dépendance aux réseaux sociaux et de la nécessité de rester connectés, mais avec la permission de voir uniquement les personnes qui habitent chez nous, nous sommes finalement forcés à profiter du temps avec soi-même et à ne pas toujours s’engager dans les activités qui ont l’air d’être enviable sur Instagram. Certes, on peut ressentir de l’ennui et que notre vie n’est pas assez palpitante, mais durant cette période, nous sommes tous ensemble dans l’ennui !

 

La question désormais, sera de savoir si nous nous souviendrons de toutes ces petites leçons apprises lors du confinement au moment où nous serons à nouveau libres. J’espère que ce virus, au lieu de n’apporter que la misère, puisse nous pousser à remettre en question nos rythmes de vie et à favoriser la lenteur et le contentement dans des choses plus simples.

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